QUATRE VINS PRODUITS PAR DES FEMMES

Le monde du vin a longtemps été réservé aux hommes, comme le raconte la sommelière Alessandra Fottorino dans son livre In Vino Femina. Heureusement, les temps changent. De plus en plus de femmes sont désormais à la tête de vignobles. Voici quatre cuvées élaborées par des vigneronnes pour souligner la Journée internationale des femmes.

De père en fille

Christine Dupuy a repris le domaine familial en 1993 à la suite de la mort de son père. À l’âge de 23 ans, elle a été la première femme viticultrice de Madiran, dans le sud-ouest de la France. Dès son arrivée, elle a imposé sa vision en convertissant le vignoble de 20 hectares à l’agriculture biologique. Elle produit des rouges à base de tannat (un cépage noir de la région), mais aussi du blanc sur l’appellation Pacherenc du Vic-Blh. Celui-ci réunit deux variétés locales, le gros et le petit manseng. La robe dorée laisse deviner une courte macération de quelques heures des raisins. Le nez s’ouvre sur des parfums agréables de fruits tropicaux. Gourmand et puissant en bouche, il dévoile de subtiles notes épicées et fumées. Divin!

Pionnière

Susana Balbo a été la première femme à obtenir son diplôme d’œnologie en Argentine. Elle a fondé son domaine en 1999 aux pieds des Andes à Agrelo, dans la région de Luján de Cuyo. Alors que le vin argentin est généralement synonyme de malbec, Susana a remis au goût du jour un cépage blanc local : le torrontès. Il se retrouve dans cette cuvée signature assemblée au sémillon et au sauvignon blanc. Au nez, il sent bon le litchi, la mangue et les agrumes. Une partie du vin a fait un élevage en fût de chêne. Ceci apporte du gras et de la texture sans pour autant masquer les arômes de fruits. Idéal avec des pâtes aux fruits de mer.

Faire sa place

Arianna Occhipinti devait devenir architecte, comme son père. Elle a plutôt choisi de tracer sa voie dans le monde du vin. À 22 ans, elle a produit ses premiers vins sur une parcelle d’un hectare à Vittoria. Ses cuvées élaborées selon les règles de l’agriculture biologique ont eu un tel succès qu’en 2011 elle a acheté un domaine d’une vingtaine d’hectares. Nommé en l’honneur de la route qui délimite le domaine, SP68 est un assemblage des deux variétés locales : le frappato et le nero d’Avola. La robe de couleur grenat très pâle dévoile des arômes de fruits noirs et de terre humide. L’attaque en bouche est juteuse, soutenue par des tannins solides. Une main de fer dans un gant de velours, à l’image d’Arianna. Parfait pour accompagner la pizza peppéroni.

En équipe

Matthieu Cosse et Catherine Maisonneuve ne possédaient ni vignes ni famille dans la région de Cahors lorsqu’ils ont fondé le domaine en 1999. Les deux œnologues étaient toutefois convaincus du potentiel de ce terroir. Ils se sont associés et cultivent aujourd’hui tout près de trente hectares. Chacun a son rôle. Catherine, elle, vinifie les vins. La cuvée La Fage est loin des rouges austères de Cahors. Ce malbec dévoile une élégance et beaucoup de fruits. À la fois charnu et gourmand, c’est le rouge parfait pour le barbecue.

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